Bangladesh: Abu Sayed, l'étudiant mort sous les balles des forces de l'ordre devenu symbole de la révolte
- Ludeny Phedjyna Eugene
- 24 juil. 2024
- 2 min de lecture

Au Bangladesh, au moins 163 personnes ont perdu la vie depuis le début des manifestations contre les quotas d'embauche dans la fonction publique. Le mouvement s'est transformé en une mobilisation plus large contre le gouvernement et a désormais un symbole, Abu Sayed, un étudiant mort sous les balles des forces de l'ordre. Portrait.
Debout, face aux policiers, les bras écartés, tenant un bâton dans la main droite, il invite les forces de l'ordre à lui tirer dessus. Les tirs de plusieurs balles en caoutchouc retentissent. Il se courbe sous leur impact et s'écroule.
Gravement blessé, Abu Sayed meurt sur le chemin qui l’amène à l'hôpital. Cette vidéo du jeune homme de 25 ans a fait le tour des réseaux sociaux et l'a transformé en martyr.
Lors des manifestations de soutien aux étudiants bangladais organisés par la diaspora à l'étranger, c'est son visage que l'on voit sur les pancartes. « Il est devenu un symbole dans le sens où il a été abattu par les forces de l'ordre qui n'étaient pas en situation de légitime défense », avance Mashuk Mohamed Helal. Cet avocat au barreau du Val-d'Oise, en banlieue parisienne, a organisé un rassemblement en solidarité avec les étudiants bangladais à Paris dimanche 21 juillet. Il évoque « une image cruelle qui symbolise la brutalité des policiers au Bangladesh ».
Abu Sayed étudiait l'anglais à l'université Begum Rokeya à Rangpur dans le nord du Bangladesh . Il coordonnait la protestation au niveau local. Il était intervenu plusieurs fois à la télévision, un bandeau bangladais, vert, frappé d'un disque rouge au milieu, sur la tête. Cette autre image d’Abu Sayed marquera la révolte sans précédent qui a fait au moins 163 morts en trois semaines. Plus de 530 personnes ont été arrêtées, selon l'armée.
Les quotas dans la fonction publique revus à la baisse
Les étudiants manifestent, dans un pays gangréné par le chômage, contre les quotas pour le recrutement dans la fonction publique, accusés de favoriser les proches du parti au pouvoir. Ces quotas, réintroduits en juin 2024, ont été revus à la baisse par la Cour suprême dimanche dernier. Lundi 22 juillet au soir, le porte-parole de la Première ministre, Sheikh Hasina a déclaré avoir approuvé une ordonnance du gouvernement mettant en vigueur l'arrêt de la Cour.
Nahid Islam, le chef de file du principal mouvement organisateur des manifestations « Étudiants contre la discrimination (Students Against Discrimination) », a annoncé la suspension des manifestations pendant 48 heures. Il a aussi demandé au gouvernement « de lever le couvre-feu durant cette période » et de « rétablir l'accès à internet».







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