États-Unis: le gouverneur du Maryland annule 175 000 condamnations pour usage de marijuana

L'État américain du Maryland va annuler 175 000 condamnations pour consommation de marijuana prononcées au cours des dernières décennies, a annoncé son gouverneur, ce dimanche 16 juin dans des déclarations au Washington Post.

Wes Moore, démocrate et premier gouverneur noir du Maryland, a déclaré au quotidien américain Washington Post qu'il entendait « rectifier un grand nombre d'erreurs historiques » en signant un décret de grâce de 175 000 condamnations pour consommation de marijuana . Environ 100 000 personnes verront ainsi disparaître de leur casier judiciaire des condamnations pour avoir possédé ou fumé une drogue qui est aujourd'hui légale et largement consommée dans l'État.

Selon le gouverneur Wes Moore, de nombreuses personnes, dont la majorité appartiennent à des minorités ethniques, se voient encore refuser des emplois, des logements ou l'accès à l'éducation en raison d'anciennes condamnations pour possession de cannabis.

D'après le Washington Post, les personnes noires représentent 33% de la population du Maryland, mais 70% des hommes incarcérés dans l'État. Selon le Syndicat américain des libertés civiques, une personne noire avait trois fois plus de chances qu'une personne blanche de se faire arrêter pour possession de marijuana.

Le Maryland, État de six millions d'habitants sur la côte Est des États-Unis , a légalisé l'usage récréatif et la vente au détail de la marijuana par référendum en 2023. « On ne peut pas tenir les gens pour responsables de la possession de marijuana quand elle est distribuée à chaque coin de rue », a déclaré au Washington Post Derek Liggins, l'une des personnes graciées ce lundi. L'homme de 57 ans avait été emprisonné pour possession de marijuana à la fin des années 1990, et affirme perdre encore des opportunités d'emploi plusieurs décennies après avoir purgé sa peine.

Selon le ministre de la Justice du Maryland, Anthony Brown, la grâce s'applique à tous ceux qui ont été condamnés pour possession de Marijuana, mais « touche de façon disproportionnée - dans le bon sens » la population noire.