États-Unis: le gouvernement reclassifie le cannabis comme une substance moins dangereuse
- Ludeny Phedjyna Eugene
- 18 mai 2024
- 2 min de lecture

C’est une décision qui ravit le secteur de la drogue aux États-Unis : l'administration Biden a officiellement lancé ce jeudi 16 mai une procédure pour reclasser le cannabis comme substance moins dangereuse et moins addictive.
Le ministère américain de la Justice a proposé de sortir le cannabis de la catégorie 1 des substances considérées au niveau fédéral comme très addictives et sans utilisation légale à des fins médicales. La catégorie 1 est la plus élevée de la nomenclature et comprend notamment l'héroïne, le LSD ou l'ecstasy.
Désormais, le gouvernement propose d'inscrire le cannabis en catégorie 3, qui concerne des substances présentant un risque de dépendance modéré à faible. Parmi elles, figurent notamment certains médicaments à la codéine.
Il n'y a pas de légalisation en vue, comme c'est le cas dans vingt-quatre États du pays, mais à quelques mois de l'élection présidentielle, Joe Biden l'assure : il veut « réparer les torts » causés par une « mauvaise approche » de la guerre contre le cannabis.
Une surreprésentation des afro-américains dans les interpellations liées au cannabis
« Personne ne devrait être en prison pour usage ou possession de cannabis, point à la ligne » a déclaré le président des États-Unis. Joe Biden se félicite de sa décision, car elle doit permettre de faire baisser le nombre d'interpellations liées au cannabis, des arrestations qui ciblaient en particulier les afro-américains.
« Pour les drogues en général, il y avait une surreprésentation des afro-américains dans les interpellations, explique Michel Gandilhon, chercheur à l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies. Joe Biden, il y a quelques mois, avait adressé une recommandation au ministère de la Justice pour effacer les casiers judiciaires des personnes ayant été interpellées pour usage et détention de marijuana. »
Une aubaine pour les entreprises
Les grands gagnants de cette décision sont surtout les sociétés qui commercialisent le cannabis, qui vont pouvoir se déployer encore plus. « Beaucoup de banques américaines refusaient de bancariser ces entreprises, par peur d’être accusées par l’État fédéral de trafic de stupéfiants. Là, cela va permettre à beaucoup d’entreprises de se bancariser tranquillement », rappelle Michel Gandilhon.
La décision satisfait les industriels, mais pas toutes les associations qui militent pour la légalisation du cannabis. La puissante organisation NORML estime qu'on est encore loin des changements nécessaires pour adapter la stratégie au 21e siècle.







Commentaires