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État reculé

  • Photo du rédacteur: elmano endara joseph
    elmano endara joseph
  • 6 déc.
  • 2 min de lecture

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Le pays se défigure, par pans entiers. À Pont Sondé, la ligne de front se dessine comme un aveu en vrombissement. La police occupe la plaine. Les bandits, les hauteurs. Stratégie millimétrée. Terrain vertical. Violence horizontale. Les policiers le disent : ils ne peuvent monter. Pas d’équipement. Pas de capacité offensive. Pas de miracle.


Liancourt offre un contraste amer Messieurs-dames. Quelques zones libérées. Quelques rues reconquises. Les bandits refluent. Pour un temps seulement. Rien n’est assuré. Rien n’est définitivement gagné. Les murs portent encore la suie des maisons brûlées. Le bilan réel dépasse les chiffres Monsieur le Commandant en chef de la PNH. Car les juges de paix ne peuvent même pas atteindre les lieux du carnage. Le droit reste au bas de la colline. Le crime, lui, règne au sommet. En avez-vous moindre conscience ?


L’OIM recense 5 351 déplacés. Des familles dispersées. Des enfants déracinés. Des foyers démantelés. Les victimes, hier chez elles, deviennent aujourd’hui intruses dans la ville voisine. Elles protestent. La police disperse. Le cycle se répète. À Saint-Marc, on réclame la reprise des écoles. Les déplacés, eux, réclament le retour de la vie. Deux urgences se croisent. Une seule armature politique : l’absence.


Le Protecteur du citoyen tire l’alarme. Encore. Toujours. Lettre après lettre. Il décrit. Il supplie. Il exige des opérations. Il demande au CSPN d’agir. Mais l’État se délite. Les mécanismes institutionnels s’enrayent. Le CPT, censé incarner une transition ordonnée, fait face à son propre crépuscule. Les crises s’empilent. Les décisions reculent. Le temps, lui, avance. Contre eux.


Et l’avenir chers amis ? Un sentier étroit. Glissant. Sans corde de sécurité. Le pays paie le prix des retards, des hésitations. Des réformes fantômes. Les gangs lisent ces failles comme une carte d’opportunités. Ils parlent dans la langue de compréhension de la population : le kreyòl. Ils occupent. Ils brûlent. Ils dictent. Ils avancent parce que l’État recule. Que faire messieurs-dames ?

Alors cette équation consiste à : Créer une Task Force Artibonite, intégrant PNH, FRG, FADH, avec commandement unifié; équiper les unités spécialisées de drones topographiques pour opérations en terrain montagneux; instaurer un mécanisme d’assistance humanitaire obligatoire dans chaque département, piloté par les mairies; forcer le CPT à adopter un Pacte de Stabilité, incluant calendrier électoral, plan sécuritaire et engagements vérifiables; mettre en place un Tribunal spécial des crimes de masse, mobile, capable d’opérer dans les zones libérées.

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