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Élections européennes en France: Bardella indétrônable, Macron en embuscade, Glucksmann en dynamique

  • Photo du rédacteur: Ludeny Phedjyna Eugene
    Ludeny Phedjyna Eugene
  • 8 juin 2024
  • 3 min de lecture

À partir de minuit ce 7 juin, plus aucun candidat n'aura le droit de s'exprimer et les médias ne pourront plus parler de la campagne électorale des élections européennes. C'est ce qu’on appelle la période de réserve. L'occasion de faire le bilan de cette campagne.


Premier enseignement de cette campagne : le Rassemblement national a réussi à imposer son tempo. C'est simple, jamais la place de numéro 1 n'a semblé échapper à Jordan Bardella dans les sondages. La tête de liste du RN culmine autour de 32, 33 voire 34% d'intentions de vote depuis de longues semaines.


C'est deux fois plus que la liste de Valérie Hayer, du camp présidentiel, qui était pourtant arrivé juste derrière l'extrême-droite il y a cinq ans. Résultat, le Rassemblement national a réussi à imposer ses thèmes dans le débat, le pouvoir d'achat et l'immigration, contraignant les autres candidats à se positionner.


Pas de prise de risque pour Jordan Bardella


La campagne a été vampirisée par les enjeux nationaux. Et c'est exactement ce que voulait le Rassemblement national qui souhaite faire de ce scrutin un référendum pour ou contre la politique menée par Emmanuel Macron.


Mais c'est une campagne en trompe-l'œil pour le patron du Rassemblement national. Jordan Bardella a d’abord choisi les médias dans lesquels il s'exprimait. Un temps, il a boudé les questions des journalistes pour finalement faire campagne comme tous les autres, mais sans véritable programme, en tout cas sans mesure phare, ni nouveauté par rapport à ce que le RN proposait il y a cinq ans.


Le candidat était en contrôle, tentant d'éviter le moindre faux-pas, essayant de masquer les insuffisances, voire les incohérences de son programme. Mais rien ni personne n'aura réussi à le faire vaciller dans les sondages. Pas même le Premier ministre Gabriel Attal, pourtant très offensif dans son débat face à Jordan Bardella le mois dernier.


François-Xavier Bellamy mouille la chemise


Le candidat du parti Les Républicains François-Xavier Bellamy a de son côté multiplié les coups d'éclats dans cette campagne : devant Science-Po Paris, occupé par des étudiants pro-palestiniens, où le député européen sortant a eu une altercation, très relayée par ses proches, avec le député insoumis Louis Boyard ; sur les plateaux du service public où il a utilisé son temps de parole pour dénoncer coup sur coup la tenue du débat Bardella-Attal et l'incursion du Premier ministre en plateau, en pleine interview, de Valérie Hayer. C’était la semaine dernière. Mais est-ce que ça suffira à la liste LR pour dépasser les 5% dimanche ? La droite joue une nouvelle fois sa survie dans cette élection.


À gauche, une vraie dynamique pour Raphaël Glucksmann


Raphaël Glucksmann, le candidat PS-Place publique, a été en constante progression dans les sondages même si le phénomène se tasse un peu ces derniers jours. Sa liste parviendra-t-elle à dépasser celle de Valérie Hayer dimanche ?


Le symbole serait dévastateur pour le camp présidentiel. Mais aussi pour les Insoumis, en pleine lutte d'influence avec les socialistes au sein de la Nupes, l'alliance à gauche. Les troupes mélenchonistes ont d'ailleurs accusé tout au long de cette campagne Raphaël Glucksmann d'être un soutien du gouvernement israélien.


C’est un autre enseignement de cette campagne : les Insoumis ont misé beaucoup sur leur combat contre l'opération israélienne sur Gaza, à coups de happening à l'Assemblée nationale et de drapeaux palestiniens brandis dans l'hémicycle.


Emmanuel Macron en embuscade


Avec les cérémonies du Débarquement d'une part, son interview télévisée hier soir d'autre part, le président de la République intervient directement dans les dernières heures de cette campagne, pointant ouvertement les risques d'un bon score du Rassemblement national. Il va encore s'afficher ce soir, à l’Élysée, aux côtés de Volodymyr Zelensky, le président ukrainien.


Fera-t-il de nouvelles annonces, à quelques heures du début de la période de réserve ? « Instrumentalisation politique », dénoncent les oppositions. Cela ressemble en tout cas à une opération de sauvetage de dernière minute dans une campagne où la majorité aura eu bien du mal à imprimer.

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