Ukraine: que vient chercher Volodymyr Zelensky à Paris?
- Ludeny Phedjyna Eugene
- 8 juin 2024
- 3 min de lecture

Le président ukrainien effectue sa première visite officielle en France ce vendredi 7 juin, même s'il s'agit du quatrième déplacement dans l'Hexagone depuis le début de la guerre en Ukraine. Hôtel des Invalides, Assemblée nationale, mais surtout une visite d’un site d’armement franco-allemand de KNDS à Versailles, puis des discussions au ministère des Armées et au Quai d’Orsay avant de retrouver Emmanuel Macron à l’Élysée pour notamment un dîner en tête-à-tête. Une visite qui intervient au lendemain des commémorations du Débarquement en Normandie auxquelles n’était pas invité Vladimir Poutine, le président russe.
C’est la quatrième visite du président ukrainien en France depuis le début du conflit en Ukraine , mais la première visite officielle. Volodymyr Zelensky qui était ce jeudi 6 juin sur les plages du Débarquement, va entamer une journée marathon par un accueil avec les honneurs militaires en présence de Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, à l’hôtel des Invalides.
Il effectuera ensuite une visite d’un site du groupe d'armement franco-allemand KNDS à Versailles avant de se rendre à l’Assemblée nationale où il prononcera un discours. Après cette séquence, Volodymyr Zelensky rejoindra le ministère des Armées où doit se tenir une réunion avec des industriels de la Défense. L’occasion de finaliser un accord pour l’installation d’une usine en Ukraine.
Une autre étape est prévue au ministère des Affaires étrangères où le président ukrainien abordera la question de la reconstruction en présence de chefs d’entreprise. Là aussi, il sera question de finaliser un accord pour l’établissement en Ukraine de l’Agence française de développement (AFD), avec une enveloppe de 400 millions d’euros pour des prêts et de 50 millions pour des dons.
Enfin, cette visite s’achèvera à l’Élysée, tout d’abord par un entretien avec le président français, puis une conférence de presse, la signature de différents accords avant un dîner en tête-à-tête des deux chefs d’État.
Zelensky cherche d'abord à «confirmer un soutien accru de la France»
« Je crois que le président ukrainien cherche d'abord à confirmer un soutien accru de la France. Soutien d'abord militaire avec l'envoi de nouveaux armements, vraisemblablement un accord sur des missions d'instructeurs militaires français en Ukraine, avec d'ailleurs l'idée que ce ne soient pas uniquement des instructeurs français, mais également d'autres pays de l'Union européenne. Et aussi probablement, c'est moins dit, une assurance sur les objectifs réels de la France et des autres alliés », selon l'expert Nicolas Tenzer, enseignant à Sciences Po Paris, auteur entre de « Notre guerre, le crime et l’oubli » aux éditions de l’Observatoire.
« Tout le monde se réjouit à la fois du déblocage de l'aide américaine par le vote du Congrès, par le fait qu'un grand nombre de pays européens, mais aussi les États-Unis et le Canada, aient donné leur accord pour que l'Ukraine frappe le territoire russe avec les armes qu'ils auraient fournies. Mais on sait aussi que ce soutien-là ne permettra pas la reconquête complète de l'Ukraine et donc je crois que l'un des points centraux dans les mois et probablement l'année d'ailleurs qui vient, sera de voir ce que les Occidentaux peuvent faire en plus pour véritablement libérer le territoire ukrainien ».
La visite de Zelensky, un pied de nez aux autorités russes ?
La visite de Volodymyr Zelensky intervient au lendemain des commémorations du Débarquement en Normandie auxquelles n’était pas invité Vladimir Poutine, le président russe. Pour Nicolas Tenzer, cette visite en pleines commémorations est, en quelque sorte, un pied de nez fait aux autorités russes.







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