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Présidentielle en Iran: les électeurs entre abstention et inquiétude à la veille du second tour

  • Photo du rédacteur: Ludeny Phedjyna Eugene
    Ludeny Phedjyna Eugene
  • 6 juil. 2024
  • 3 min de lecture

Les Iraniens sont appelés aux urnes pour le second tour de la présidentielle vendredi 5 juillet afin de choisir entre le réformateur Massoud Pezeshkian, 69 ans, et l'ancien négociateur sur le nucléaire, l'ultraconservateur Saïd Jalili, 58 ans. Le résultat du scrutin reste néanmoins incertain, tout comme la participation, qui, au premier tour, avait été la plus basse de l'histoire de la République islamique.


Face à face pour le deuxième tour de cette présidentielle en Iran : le réformateur Massoud Pezeshkian , 69 ans, qui plaide pour un Iran plus ouvert à l'Occident, et l'ancien négociateur sur le nucléaire ; l'ultraconservateur Saïd Jalili, 58 ans, connu pour ses positions inflexibles face aux puissances occidentales.


Le guide suprême de l’Iran , l'ayatollah Ali Khamenei a lui appelé mercredi 3 juillet les électeurs à se rendre aux urnes vendredi pour le second tour de l'élection présidentielle. Une demande qui vient alors que le premier tour avait donné lieu, le 28 juin dernier, à un fort taux d'abstention : ce dernier avait été le plus élevé de l'histoire de la République islamique.


L'abstention historique du premier tour se répétera-t-elle ?


Selon les chiffres donnés par le gouvernement, seulement 40 % des électeurs ont choisi de voter au premier tour. Durant la campagne, les candidats se sont évertués à aller chercher les désillusionnés de la République islamique, en particulier le réformateur Massoud Pezeshkian. Cela n'a manifestement pas fonctionné.


Malgré tout, le candidat réformateur est arrivé en tête. Les sondages plus poussés étant interdits en Iran, il est compliqué de savoir qui a choisi de voter au premier tour. Des jeunes du mouvement « Femme Vie Liberté » ? Des réformateurs du mouvement vert de 2009 qui contestait la réélection de Mahmoud Ahmadinejad ? 


Aujourd'hui, ceux qui dans un premier temps n'ont pas été convaincus par le réformateur pourraient se décider à voter contre l'ultraconservateur. Mais là encore, il est difficile de prédire combien d'abstentionnistes du premier tour prendront finalement le chemin des urnes ce 5 juillet. 


Autre inconnue, le jeu des reports de voix. Le troisième candidat Mohammad Qalibaf a appelé à voter pour Saïd Jalili. Mais certains membres de son équipe de campagne appellent à voter pour Massoud Pezeshkian, refusant l'arrivée d'un ultraconservateur au pouvoir.


Sentiment très mitigé au sein de la population


Les opinions des Iraniens restent très partagées concernant ce scrutin. Pour Leyla, âgée d’une cinquantaine d’années, qui travaille dans le tourisme, la perspective d’une victoire du conservateur Saïd Jalili est la pire des choses, a-t-elle confié à notre correspondant à Téhéran, Siavosh Ghazi :


« J’ai voté pour Pezeshkian et je vais voter pour lui avec encore plus de détermination, je crains surtout sur mon emploi. Je travaille dans le tourisme et je suis certaine qu’avec Jalili, le tourisme va descendre en dessous du zéro. Il y a une crainte que Jalili arrive au pouvoir ».


Un sentiment que tout le monde ne partage pas. C’est le cas d’Ali, un artiste de 38 ans, qui refuse de voter : « Je n’ai pas voté au premier tour et je n’ai pas l’intention de voter au second. Je pense que tout cela est un jeu et tout est défini à l’avance. À chaque fois, les présidents ont fait des promesses qui ne se sont pas réalisés et les choses sont devenues encore pire qu’avant ».


Selon les sondages, le jeu semble très serré et tout va dépendre de la mobilisation des électeurs jusqu'à la dernière minute, alors que 60 % ont refusé d’aller voter au premier tour.

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