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Liban: une frappe israélienne vise un commandant du Hezbollah près de Beyrouth

  • Photo du rédacteur: Ludeny Phedjyna Eugene
    Ludeny Phedjyna Eugene
  • 2 août 2024
  • 4 min de lecture

L’armée israélienne affirme avoir tué, dans une frappe en début de soirée du 30 juillet dans la banlieue sud de Beyrouth, un haut commandant du Hezbollah, Fouad Chokr, qu’elle tient responsable de l'attaque meurtrière sur le plateau du Golan occupé, samedi dernier. Le Hezbollah n’a pas confirmé sa mort. Le ministère libanais de la Santé fait état de plusieurs morts et plus de 70 blessés, selon un bilan provisoire.


L'armée israélienne affirme que ses chasseurs ont « éliminé » en frappant Beyrouth le commandant de la milice chiite pro-iranienne Hezbollah, Fouad Chokr, qu'elle tient pour responsable de la mort d'enfants sur le plateau syrien du Golan annexé. Le Hezbollah n'a toutefois pas confirmé sa mort.


Le raid aérien israélien a visé le cœur de la banlieue sud de Beyrouth, un fief du Hezbollah, et les puissantes explosions ont été entendues dans toute la capitale et sa périphérie. Au moins deux missiles ont détruit plusieurs étages d’un immeuble résidentiel situé près d’un hôpital, à un kilomètre à vol d’oiseau de l’aéroport international, explique notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh.


Sur place les habitants sont sous le choc


À Haret Hreik, banlieue au sud de Beyrouth densément peuplée, le dernier étage de l’immeuble touché par une frappe israélienne est détruit. L’entrée est inaccessible, bouclée par des hommes du Hezbollah, l’armée libanaise est aussi déployée. Sur place, Sabrina Diab, une habitante du quartier, témoigne au micro de Laure Stephan de RFI : 


« Nous étions à la maison, je faisais la vaisselle, j’ai entendu la frappe. J’ai pensé, la guerre a commencé. J’ai dit à ma fille, lève-toi, prends tes affaires, c’est la guerre. Nous sommes tous descendus dans la rue, nous, nos voisins ».


Un homme s’approche du périmètre, il est venu pour donner son sang à un hôpital voisin, où des blessés ont été transférés. Moussa, un autre habitant, veut se rassurer :


« Nous avons entendu la première frappe, le sifflement d’une roquette, une explosion, le sifflement d’une seconde roquette, une explosion. Voilà. Nous ne pensons pas que ça va être la guerre. Les femmes et les enfants ont eu peur de l’attaque, mais nous les hommes, nous sommes habitués. Que Dieu ait miséricorde des morts et guérisse les blessés. Certains habitants ont quitté le quartier, pas tous ».Dans la soirée, des secouristes attendaient d’évacuer des personnes encore sous les décombres.


Le quartier du Hezbollah dans le viseur de l'armée israélienne


Les sièges du bloc parlementaire et celui du Conseil de la Choura, la plus haute instance du parti chiite, se trouvent dans le périmètre visé. 


Des vidéos mises en ligne quelques minutes après l’attaque montrent une rue recouverte de gravats et de verre brisé, et des voitures en feu. 


Près d’une heure après le raid, les médias du Hezbollah se sont contentés de rapporter une puissante explosion dans la banlieue sud de Beyrouth, sans fournir plus de détails.


Le ministère libanais de la Santé a annoncé que trois civils, une femme et deux enfants, ont été tués, selon un bilan préliminaire. Plusieurs dizaines de blessés sont pour le moment à déplorer.


« L'armée israélienne a mené une attaque ciblée à Beyrouth contre le commandant responsable du meurtre des enfants de Majdal Shams et de nombreux autres civils israéliens », a expliqué l'armée dans un communiqué, en référence à l'attaque samedi dans cette ville druze, dans la partie du plateau syrien du Golan annexée par Israël, où 12 jeunes ont été tués.


Selon une source proche du Hezbollah, Fouad Chokr, le commandant militaire visé par le raid « a échappé à la frappe israélienne ». Les États-Unis avaient offert en 2017 une récompense de 5 millions de dollars pour toute information le concernant. Mardi soir, l'armée israélienne a assuré dans un communiqué que ses chasseurs de l'armée de l'air avaient « éliminé le plus haut responsable militaire de l'organisation terroriste Hezbollah et le chef de son unité stratégique, Fouad Chokr. »


« Le Hezbollah a franchi la ligne rouge »


Dans un communiqué, le Premier ministre libanais Najib Mikatil a dénoncé un « acte criminel » et a appelé « la communauté internationale à assumer ses responsabilités et faire pression pour contraindre Israël à arrêter son agression et ses menaces et appliquer les résolutions internationales ».


Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a déclaré mardi soir sur son compte X que « le Hezbollah a franchi la ligne rouge », quelques minutes après l'annonce de la frappe menée par l'armée israélienne.


De son côté, l'armée israélienne s'est montrée moins va-t-en-guerre. « L'agression en cours du Hezbollah et des attaques brutales entraînent le peuple du Liban et tout le Moyen-Orient dans une escalade plus large. Bien que nous préférions résoudre les hostilités sans conflit élargi, (l'armée israélienne) est pleinement préparée à tous les scénarios », a commenté le contre-amiral Daniel Hagari, porte-parole de l'armée israélienne.


La Russie a accusé Israël d'une « violation grossière du droit international », a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères aux agences russes.


L'Iran a condamné la frappe israélienne qu'il a qualifiée de « vicieuse ». « L'action brutale et criminelle de la bande criminelle sioniste dans la banlieue de Beyrouth ne peut certainement pas empêcher (...) la fière résistance du Liban de poursuivre sur la voie honorable du soutien aux Palestiniens opprimés et de s'opposer à l'agression du régime d'apartheid israélien », a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Nasser Kanani, dans un communiqué.

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