Les Pays-Bas en route vers une coalition avec Geert Wilders, chef de l'extrême droite
- Ludeny Phedjyna Eugene
- 19 juin 2024
- 2 min de lecture

Aux Pays-Bas, le scrutin européen a donné une large victoire à l’extrême droite. Le parti pour la liberté (PVV) de Geert Wilders n’arrive que deuxième mais la formation qui le devance est une coalition entre les travaillistes et les écologistes. Lors de ces Européennes, Geert Wilders a réussi l’exploit d’obtenir six députés européens alors qu’il n’en avait plus aucun dans le Parlement sortant.
Ce score européen est une confirmation des législatives néerlandaises de novembre , puisque désormais l’extrême droite est au gouvernement aux Pays-Bas . Mais c’est tellement récent que ce gouvernement n’est pas encore totalement confirmé. Une session parlementaire aura lieu ce jeudi 20 juin, pour que les députés puissent évaluer les vice-Premiers ministres. Impossible donc de savoir si l’exercice du pouvoir aurait usé le parti de Geert Wilders puisque ce gouvernement n’était pas véritablement en place le 6 juin , jour du scrutin européen au Pays-Bas .
C’est la première fois que l’extrême droite est au gouvernement, mais elle a déjà été au pouvoir car le PVV de Geert Wilders était un partenaire silencieux du premier gouvernement de Mark Rutte en 2010. Le PVV faisait partie de la coalition mais n’avait pas de ministres.
Négociations
Il aura fallu six mois de négociations pour arriver à former ce nouveau gouvernement d’un type très particulier. Des négociations ardues qui ont conduit Geert Wilders à renoncer au poste de ministre-président , c’est-à-dire de Premier ministre. Les quatre partis de la coalition ont fini par choisir une personnalité apolitique pour diriger le gouvernement , Dick Schoof , un haut fonctionnaire qui a, entre autres, été le patron des services de renseignement des Pays-Bas.
Et pour les équilibres, chaque parti aura un vice-Premier ministre avec une hiérarchie basée sur le score aux législatives. Le PVV de Geert Wilders aura des portefeuilles clés comme l’infrastructure ou l’économie, mais les portefeuilles régaliens comme la défense, les finances, la sécurité et la justice ont été attribués aux libéraux du VVD, le parti de Mark Rutte , le Premier ministre sortant .
Durcissement de la politique sur l’asile et la migration
En revanche, Geert Wilders décroche pour son parti le portefeuille qu’il souhaitait avant tout, celui de l'asile et la migration. L'ambiance est déjà tendue car la future ministre, Marjolein Faber a par le passé évoqué le « grand remplacement », sujet de prédilection de l’extrême droite. La crise a été évitée de peu au cours du week-end, mais on peut attendre un durcissement radical sur l’asile et la migration.
Et ce portefeuille avait déjà fait des vagues : le premier candidat présenté par le PVV s’appelait Gédéon « Gidi » Markuszower. Il a dû retirer sa candidature car un rapport du service de renseignement l’estime « trop proche d’un service de renseignement étranger ». Gidi Markuszower a la double nationalité néerlandaise et israélienne et on sait que son parti est très pro-israélien et Geert Wilders est en outre extrêmement hostile à l’islam.







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