La Hongrie pointée du doigt pour faciliter l'obtention de visas aux Russes et Biélorusses
- Ludeny Phedjyna Eugene
- 31 juil. 2024
- 2 min de lecture

La Hongrie ouvre-t-elle grand la porte aux espions russes ? Budapest a récemment décidé de faciliter l'entrée sur son territoire des ressortissants russes et biélorusses, assouplissant ses règles de visas. Cette décision suscite des critiques et des inquiétudes au sein de l'Union européenne.
La décision de la Hongrie soulève de « de graves problèmes de sécurité nationale », estime le chef du PPE, le premier parti du Parlement européen. Manfred Weber a adressé une lettre au président du Conseil européen, Charles Michel, dans laquelle il s’alarme des risques potentiels, selon l’AFP qui a pu la consulter.
Une telle politique, écrit-il, « pourrait ouvrir de sérieuses brèches favorisant les activités d'espionnage, et potentiellement permettre à un grand nombre de Russes d'entrer en Hongrie sans une surveillance minimale ». Elle pourrait aussi « faciliter le déplacement » des Russes au sein de l'espace de libre circulation Schengen.
Procédures de visas simplifiées
Récemment, le Premier ministre Viktor Orban , a signé un décret créant une procédure de visa simplifiée pour les ressortissants de huit pays. Pas de quota, possibilité de postuler dans tous types de secteurs, option du regroupement familial... Après les citoyens de Serbie et d'Ukraine, déjà éligibles, ceux de Russie, de la Biélorussie et de plusieurs États des Balkans occidentaux, font désormais partie de la liste. Plusieurs centaines de ressortissants russes sont actuellement employés sur le chantier de l'extension de la centrale nucléaire de Paks, confié à Rostom. Leur nombre pourrait encore augmenter.
La Commission s’est engagée à « contacter les autorités hongroises sur le sujet afin de clarifier le champ d'application de ce programme ».
La lettre de Manfred Weber a provoqué la colère de Budapest qui dénonce une « nouvelle attaque hypocrite de l'élite européenne pro-guerre contre la Hongrie ». « Ce sont précisément les institutions de Bruxelles et le PPE, alliés aux forces de gauche, qui font tout ce qui est en leur pouvoir pour s'assurer que la Hongrie soit obligée de démanteler la protection de ses frontières et son système d'asile, autorisant des centaines de milliers d'immigrants illégaux à entrer dans le pays, et, partant, dans l'Union européenne », a écrit sur X le porte-parole du gouvernement.
Les tensions entre Bruxelles et Budapest, qui occupe depuis le 1er juillet la présidence tournante du Conseil de l'UE, sont vives depuis la visite début juillet de Viktor Orban au président russe Vladimir Poutine , une « initiative de paix » prise sans concertation.







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