La Commission européenne en froid avec la Hongrie après des déplacements critiqués de Viktor Orban
- Ludeny Phedjyna Eugene
- 20 juil. 2024
- 2 min de lecture

Ni la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ni ses commissaires ne se rendront en Hongrie cet été. C’est pourtant la tradition : l’exécutif bruxellois se déplace toujours dans le pays qui assure la présidence tournante de l’Union européenne. C’est le cas de Budapest, qui occupe le poste depuis le 1er juillet, mais le Premier ministre hongrois est critiqué pour des visites diplomatiques très controversées et faites sans en avoir informé les autres États membres.
C’est une mission qui a fait couler beaucoup d’encre. Début juillet, le Premier ministre hongrois Viktor Orban s’est rendu à Kiev, à Moscou et Pékin, pour ce qu’il a qualifié d’une « mission de paix ». Des déplacements qu’il a dit effectuer en sa qualité de président du Conseil de l’Union européenne. Mais il l'a fait sans en avoir informé au préalable les autres États membres, ce qui est pourtant une condition.
En guise de sanction, les membres de la Commission européenne et sa présidente Usurla von der Leyen ont annoncé, lundi 15 juillet, annuler leur voyage officiel en Hongrie . Le Premier ministre hongrois est en effet accusé d’être sorti du cadre de ses fonctions. La présidence semestrielle consiste à coordonner les réunions et les travaux législatifs, mais n’autorise pas un pays à prendre des initiatives en politique étrangère ni à parler au nom de l’Union européenne .
Or, Viktor Orban s’est rendu à Kiev dans un avion sur lequel figurait le logo de la présidence hongroise et a conseillé au président ukrainien d’accepter un cessez-le-feu autrement dit de capituler. Une position chère au dirigeant russe Vladimir Poutine , mais réfutée par les gouvernements européens, qui soutiennent l’Ukraine. Viktor Orban est donc soupçonné de faire le jeu de Moscou.
Soutenu en Hongrie
L’indignation européenne n’est cependant pas partagée à Budapest. De nombreux Hongrois partagent la vision de leur dirigeant. D’après eux, cette guerre a déjà fait trop de victimes et de destructions. Il faudrait alors encourager les deux parties à s’asseoir autour de la table.
« Il faut bien que quelqu’un se charge de négocier », confie Rozsa, professeur de danses folkloriques. Elle ne voit pas pourquoi Viktor Orban aurait besoin d’un mandat européen pour le faire. « Il est le chef d’un État souverain, il négocie avec qui il veut ! Et puis, en ce moment, la Hongrie préside l’Union européenne, donc notre Premier ministre va où bon lui semble », renchérit-elle.
Il y a tout de même des voix critiques qui considèrent que Viktor Orban utilise la présidence européenne pour flatter son électorat et peser comme un chef d’État important. Il serait trop à l’étroit dans son costume de Premier ministre d’un petit pays.
Autre raison avancée pour justifier que Viktor Orban ait défié ses homologues européens : il chercherait à faire diversion pour faire oublier les atteintes à l’État de droit commises par son gouvernement.







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