Guerre à Gaza: à Deir al-Balah, il n'y a plus d'eau

Israël utilise l'eau comme arme de guerre, estime Oxfam. Interruption de l'approvisionnement externe en eau, destruction systématique des infrastructures d'eau et obstruction délibérée de l'aide. Selon l'ONG, la quantité d'eau disponible à Gaza a diminué de 94%.

Mariam Dawas habite avec sa famille dans une petite maison dans la ville de Deir al-Balah, dans le centre de l'enclave. Comme tous ses voisins, elle héberge une autre famille déplacée. Ils sont dix à rationner la moindre goutte d'eau. 

« Nous nous douchons une fois tous les dix jours. Pour laver les vêtements de toute la maisonnée, nous devons nous limiter à six litres d'eau. Ce n'est pas suffisant. Les produits de nettoyage ne sont pas de bonne qualité, en plus. Nous avons tous des démangeaisons, je pense qu'on a contracté des maladies de peau », déplore Mariam.

700 000 personnes concernées

La municipalité de Deir al-Balah n'a plus suffisamment de carburant pour faire fonctionner les puits et les stations de pompages qui desservent 700 000 personnes. Les pompes sont activées tous les dix jours, mais l'eau n'atteint pas la maison où Moqness Abu Libda habite avec sa famille. 

« Parfois, les enfants utilisent leur bouche pour tirer l'eau des canalisations extérieures. Même quand ça fonctionne, le pompage de l'eau s'arrête soudainement lorsque le débit d'eau devient plus important, témoigne-t-il. Ils disent que c'est parce qu'il n'y a pas de carburant. Comment peut-on vivre comme ça ? Nous sommes complètement impuissants ! »

L'eau manque et celle disponible est de plus en plus polluée. L'Organisation mondiale de la santé s'inquiète de bientôt voir encore plus de personnes mourir de maladies transmissibles, que des blessures de guerre. Le virus de la polio a notamment été isolé dans les eaux usées de Deir al-Balah et Khan Younès, laissant craindre une épidémie de cette maladie mortelle.