Gaza: les Palestiniens empêchés d'évacuer en raison de lourds combats dans le Nord
- Ludeny Phedjyna Eugene
- 1 juil. 2024
- 3 min de lecture

Depuis jeudi 27 juin, l’armée israélienne mène des combats acharnés au sol contre les combattants des groupes palestiniens Hamas et Jihad islamique, notamment dans le quartier de Choujaïya à l’est de la ville de Gaza. Face aux affrontements qui s’intensifient de plus belle, les civils Palestiniens se retrouvent encerclés et dans de situations catastrophiques : appelés à évacuer, ils ne peuvent pas quitter la zone à cause de combats.
« Nos forces sont en opération à Rafah, Choujaïya, partout dans la bande de Gaza », a déclaré, dimanche 30 juin, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, devant le cabinet de guerre. « Des dizaines de terroristes sont éliminés chaque jour. C'est un combat difficile que nous menons au sol, parfois au corps à corps, et aussi sous terre », a-t-il dit. Selon un correspondant de l'AFP, de nombreuses frappes aériennes ont visé pendant la nuit la ville de Gaza , dans le nord, ainsi que Rafah et Khan Younès, dans le sud.
Car dès jeudi 27 juin, les habitants du quartier de Choujaïya avaient été appelés à évacuer. La panique s'est instaurée dans ce quartier est de la ville de Gaza, avec des scènes de terreur, racontent des familles de Gazaouis qui ne savaient pas où aller. Depuis quatre jours, certains se disent pris au piège, car beaucoup n’ont pas pu évacuer, à cause des bombardements et des tirs. Les témoignages des habitants et des journalistes sur place font état de bulldozers, de chars israéliens qui tirent sur des zones résidentielles, rapporte notre correspondante à Jérusalem, Alice Froussard.
Échanges féroces dans des quartiers résidentiels
L'armée israélienne a indiqué samedi 29 juin y avoir « éliminé plusieurs terroristes, découvert des armes, mené des raids ciblés sur des positions de combat piégées » et avoir « frappé des dizaines d'infrastructures terroristes ».
Israël a également annoncé la mort de deux soldats israéliens dans le nord de la bande de Gaza. Quant aux groupes Hamas et Jihad islamique palestiniens, ils affirment que leurs combattants ont tiré des roquettes antichars et des tirs de mortier contre les forces israéliennes dans ces zones.
Le 7 mai 2024, pourtant, une offensive terrestre à Rafah, ville frontalière avec l'Égypte, avait été présentée par Israël comme l'étape finale de la guerre contre le Hamas. Mais les combats ont regagné depuis en intensité dans plusieurs autres régions que l'armée avait affirmé contrôler. Entre 60 000 et 80 000 personnes ont fui l'est et le nord-est de la ville de Gaza après l'ordre d'évacuation donné jeudi par l'armée, selon le bureau des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha).
L'attaque menée par le Hamas le 7 octobre a entraîné la mort de 1 195 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Sur 251 personnes enlevées, 116 sont toujours retenues en otages à Gaza, parmi lesquelles 42 sont mortes, selon l'armée. Côté palestinien, au moins 43 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, a indiqué le mouvement islamiste Hamas dans un communiqué, ajoutant que 37 877 personnes avaient été tuées dans le territoire depuis le début de la guerre avec Israël, il y a près de neuf mois.
Déplacements massifs de populations
Tout manque dans la bande de Gaza, nourriture et eau comprises, et les très nombreux blessés sont empêchés d’être évacués, les ambulances ne pouvant pas atteindre la zone. La guerre a provoqué des déplacements massifs de population dans le petit territoire assiégé par Israël, où l'eau et la nourriture manquent. Une chargée de mission de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Louise Wateridge, a qualifié, vendredi 28 juin, de « désastreuses » les conditions de vie dans le territoire, où l'aide humanitaire arrive au compte-gouttes.







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