Gaza: le désespoir des habitants sommés par Israël de quitter Choujaïya, «pour aller où?»

L'armée israélienne a annoncé mercredi 10 juillet avoir « achevé » ses opérations commencées le 27 juin à Choujaïya, un quartier de l'est de la ville de Gaza, devenu le théâtre de violents combats. Les soldats assurent y avoir démantelé huit tunnels et éliminé des « dizaines » de membres du Hamas. Mais ce n'est visiblement pas la fin des combats puisque des tracts tombés du ciel mercredi ont appelé les habitants de Gaza-ville à partir. Partir pour aller où ? Cette question tourmente les habitants.

Walid et sa famille, des Gazaouis du quartier de Choujaïya, étaient restés chez eux depuis le début de la guerre. Mais fin juin, ils avaient dû partir à la hâte, surpris par les chars de l’armée israélienne et cette offensive sur leur quartier.

«D’un seul coup, la situation est devenue catastrophique, explique-t-il. Les Israéliens ont envahi le quartier et nous avons dû quitter notre maison. Nous n’avons rien pu prendre, juste les vêtements que nous portions sur nous. On a dû tout laisser derrière nous. »

Pendant deux semaines, ils n’ont entendu que le son proche des bombardements, déplacés dans un autre quartier de la ville de Gaza, sans savoir si leur maison était toujours debout. Désormais, les troupes israéliennes sont parties de Choujaïya mais la famille doit encore évacuer, quitter la ville, comme tous les habitants. « Mais pour aller où ? », se demande Walid.

D’autres Gazaouis sont retournés dans ce quartier fantôme. Pour eux, c'est une épreuve de voir ces scènes de désolation, les décombres, les habitations réduites a l’état de gravats, l’odeur de la mort partout, explique Zhodiye, une femme âgée. « Ce n’est pas assez toutes ces destructions ? Ce n’est pas assez que nous soyons déplacés en continu ? Pourquoi nous laissent-ils dans ces conditions ? Qu’est-on censé faire ? »

Tout le monde se sent dévasté sur place. « Nous avons l’impression d’un éternel recommencement », précise-t-elle.

Pour Antonio Guterres, continuer de financer l'Unrwa est essentiel

Chaque année, les Nations unies réunissent les bailleurs de fonds de l'Unrwa, l'agence onusienne chargée des réfugiés palestiniens, à l'occasion d'une conférence au siège de l'organisation, à New York. L’édition de cette année est particulière, eu égard à la guerre qui sévit à Gaza depuis l’attaque du Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023. Antonio Guterres, le secrétaire général de l'ONU, appelle les donateurs à poursuivre le financement de l’Unrwa, confrontée à un « profond déficit de financement » alors que les habitants de Gaza manquent de tout.