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En Israël, les ultraorthodoxes devront-ils bientôt faire l’armée ?

  • Photo du rédacteur: Ludeny Phedjyna Eugene
    Ludeny Phedjyna Eugene
  • 26 juin 2024
  • 2 min de lecture

Contrairement au reste de la population soumise au service militaire obligatoire, les juifs religieux bénéficient d’un régime d’exemption depuis la création du pays en 1948. Mais la Cour suprême israélienne a dit « stop » et vient d’ordonner la conscription des étudiants des écoles talmudiques, sans exception.


Les ultraorthodoxes se définissent déjà comme des soldats. Faisant partie « de l’armée de Dieu ». Leur mission : la prière et l’étude de la Torah, « pour protéger le pays », disent-ils. Alors pour eux, pas question d’aller à l’armée. Mais quid de l’égalité entre les citoyens ? La Cour suprême a tranché : dans un contexte de guerre, les neuf juges en charge de cette affaire, ont ordonné l’enrôlement des ultraorthodoxes.


« Cette décision a une très forte portée, parce qu’elle a été rendue à l’unanimité. Même les juges que l’on considère traditionnellement comme conservateurs, ont voté pour. Et donc cela donne beaucoup de force à cette décision », précise Claude Klein, professeur émérite à la faculté de droit de Jérusalem.


Une décision importante. Mais il y a peu de chance de voir des recruteurs traîner de force des jeunes ultraorthodoxes vers les casernes. La Cour suprême n’a pas le pouvoir d’imposer la loi. C’est au gouvernement de le faire. Problème : le Premier ministre Benyamin Netanyahu est au pouvoir, notamment grâce aux partis ultraorthodoxes. Les contrarier, c’est prendre le risque de faire tomber son gouvernement.


« C’est certain, le gouvernement va tenter plusieurs manœuvres. Il y a un vieux projet de loi qui sera présenté devant le Parlement avant la fin de la session parlementaire, pour permettre aux religieux de ne pas faire l’armée », détaille Claude Klein. Si cette loi est adoptée, la Cour suprême pourra toujours l’annuler à cause de son caractère « injuste vis-à-vis de tous les citoyens », conclut le professeur. En bref, avant la guerre armée, la bataille est judiciaire.

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