top of page

Défilé du 1er-Mai en France:revendications diverses pour les syndicats,les militants côte à côte

  • Photo du rédacteur: Ludeny Phedjyna Eugene
    Ludeny Phedjyna Eugene
  • 1 mai 2024
  • 5 min de lecture
ree

En France, le 1er mai 2023 avait été marqué par le mouvement contre la réforme des retraites. Cette année, la CGT a recensé plus de 250 cortèges à travers toute la France. Pas de mot d'ordre unique, mais les syndicats voulaient tout de même présenter un front uni.


Un total de 18 000 personnes ont manifesté ce mercredi 1er mai 2024 à Paris en France , a indiqué la préfecture de police de la capitale. Le syndicat CGT, pour sa part, ont comptabilisé 50 000 manifestants, 200 000 sur tout le territoire.


Cette année, contrairement à 2023, il n'y a plus un seul slogan derrière lequel on retrouve toutes les organisations, comme c'était le cas lors de la bataille des retraites l'an passé, rappelle l'envoyé spécial de RFI place de la République à Paris, Nathanaël Vittrant. Du côté de la CGT, on appelle à la justice sociale et à la paix, à la solidarité internationale, avec en tête la situation à Gaza .

Sophie Binet, la numéro un de la CGT, s'inquiète notamment des « dysfonctionnements sociaux » à prévoir au moment des Jeux olympiques.


Du côté de la CFDT, le premier syndicat de France, on pense plutôt aux élections européennes, Marylise Léon était d'ailleurs attendue à Strasbourg pour participer à un débat sur l'Europe, demander une Europe plus protectrice des travailleurs. Frédéric Souillot, de Force ouvrière, était pour sa part attendu à Montauban, ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a pas de combat commun entre syndicats, pour le pouvoir d'achat, notamment en cette période d'inflation.


L’intersyndicale s'est aussi exprimée ces derniers mois, et récemment encore, contre la loi immigration, contre la réforme de l'assurance-chômage – le prochain gros dossier social de ce printemps. D'ailleurs, même sans mot d'ordre national, même en l'absence d'une partie des têtes d'affiche à Paris, la plupart des syndicats ont décidé de manifester une fois de plus côte à côte, unis aussi par un gouvernement qui n'a jamais vraiment cherché à jouer la carte du dialogue social.


Quelques échauffourées dans le cortège parisien


Des tensions ont eu lieu mercredi en tête du cortège de la manifestation parisienne, où sept policiers ont été blessés. De premières tensions ont éclaté peu après le départ de la manifestation place de la République, avec la constitution d'un « important pré-cortège » d'environ 4 500 personnes dont « plusieurs centaines » de radicaux, a indiqué une source policière à l'AFP. Boulevard Beaumarchais, plusieurs vitrines de commerces et abribus ont été dégradés et les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogène. D'autres vitrines ont été taguées. Au moins une personne, vêtue de noir, a été blessée lors de cet épisode. Elle a été évacuée par deux autres manifestants.


Le calme est ensuite revenu et la manifestation a continué sa progression vers Nation. Mais de nouvelles tensions ont eu lieu après la place de la Bastille. Une camionnette a été partiellement incendiée, ainsi que des poubelles. D'autres abribus ont été également été dégradés. Des pierres et des feux d'artifice ont été lancés sur les forces de l'ordre qui ont à nouveau fait usage de gaz lacrymogène et sont intervenus dans le cortège. Peu après 17h, la tension est retombée, à Nation.


La paix à Gaza


Si les questions sociales sont la priorité, dans le défilé, il a donc beaucoup été question de la situation à Gaza et du soutien à la cause palestinienne. « Je suis là pour les travailleurs et travailleuses, c'est important de se mobiliser pour nos droits. Mais aussi pour dénoncer la situation terrible en cours à Gaza et en Palestine. Il faut que cela cesse », confie Louise, rencontrée dans le cortège parisien.


De nombreux drapeaux palestiniens flottaient aux côtés des bannières syndicales. Éléonore Schmitt, porte-parole de l’Union étudiante, keffieh palestinien autour du cou, était en tête de cortège, aux côtés des autres leaders syndicaux. Elle suit avec attention ce mouvement qui s’exprime notamment à Columbia aux États-Unis et à Sciences Po.


« On regarde ce qui se passe aux États-Unis, on regarde également ce qui se passe un petit peu partout dans le monde. Il y a différentes mobilisations, même actuellement, par exemple, encore au Japon, en Corée du Sud, où il y a aussi des étudiants qui se mobilisent. Et justement, pour nous, c'est important de visibiliser toutes ces mobilisations pour montrer que ce n’est pas un cas propre à Sciences Po. Ce n'est pas non plus un cas propre à Columbia, mais que c'est bien une mobilisation qui est aujourd'hui globale. On la soutient. Plus que ça, on l'encourage et on appelle à la mobilisation. Pour nous, c'est important qu'aujourd'hui les étudiants portent cette voix internationaliste qui a toujours été la leur. On peut parler de différents conflits par le passé dans lesquels les étudiants se sont fortement mobilisés. Et ce qu’on voit surtout, c'est que face à nous, on a une répression qui est immense. Encore hier, à Toulouse, des matraques pour mater les étudiants mobilisés ; la semaine dernière, à Sciences Po, des CRS ont délogé des étudiants... Ils pensent nous faire taire en nous matraquant ou en nous réprimant et, finalement, ça nous donne d'autant plus de force pour poursuivre le combat. »


Des tensions ont eu lieu en tête de cortège avec des vitrines et un abribus vandalisés, a constaté un journaliste de l'AFP.  Au moins une personne a été blessée lors de cet épisode. Elle a été évacuée du cortège par deux autres manifestants. Le calme est ensuite revenu et la manifestation a continué sa progression vers la place de la Nation, avant d'être de nouveau stoppée au niveau de Bastille.


Parmi les premiers cortèges à s'élancer, celui de Marseille a réuni environ 3 000 personnes. À Rennes, la manifestation a attiré 1 400 personnes, selon la préfecture, tandis qu'à Nantes, ils étaient entre 4 000 et 5 000, a constaté un journaliste de l'AFP. Des dégradations de commerces nantais et des tirs de gaz lacrymogène ont été signalés. À Toulouse, ils étaient 3 000, selon la préfecture, 8 000, selon les organisateurs. Le défilé, sous la pluie, s'est tenu au milieu de drapeaux syndicaux, mais aussi palestiniens. « Stop à la guerre, augmentez les salaires » ou « contre la précarité », pouvait-on lire sur des pancartes.


Des dégradations ont été constatées à Lyon. Au moins 17 personnes ont été interpellées. Ils étaient 6 500 selon la préfecture, 13 000 selon la CGT. Le numéro un du PCF, Fabien Roussel, a défilé à Lille, disant vouloir « mettre la question sociale au cœur des élections européennes ».


Raphaël Glucksmann sorti du cortège à Saint-Étienne


À Saint-Etienne, la tête de liste du PS et de Place publique Raphaël Glucksmann a été empêché de rejoindre le cortège après des jets de peinture et des invectives de quelques dizaines de militants. « Ces gens ne sont pas des démocrates. On le voit dans leurs violences », a déclaré l'essayiste de 44 ans peu après l'incident, ciblant notamment LFI. « Ce qui est sûr, c'est qu'il y avait des drapeaux de partis politiques », a-t-il affirmé, évoquant ceux de Révolution permanente – un mouvement trotskiste –, de la France Insoumise et des Jeunesses communistes.


Le Premier ministre Gabriel Attal a aussitôt condamné ces violences. « La politique, ça peut être parfois un combat au sens noble du terme, mais ça doit toujours se faire dans le respect de l'intégrité des personnes », a-t-il déclaré en marge d'un déplacement à Beaugency (Loiret). Le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, avec qui Raphaël Glucksmann entretient de nombreux désaccords, sur l'Ukraine, l'Europe de la défense ou la Chine, a également « désapprouvé totalement ».



Commentaires


bottom of page