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Corée du Nord/Russie: Kim Jong-un et Vladimir Poutine signent un accord de partenariat stratégique

  • Photo du rédacteur: Ludeny Phedjyna Eugene
    Ludeny Phedjyna Eugene
  • 20 juin 2024
  • 4 min de lecture

Vladimir Poutine est arrivé, avec un long retard, dans la nuit de mardi à mercredi en Corée du Nord où il a été accueilli en petit comité par Kim Jong-un. Après une cérémonie sur la grande place de Pyongyang, les deux présidents ont signé mercredi un accord de partenariat stratégique à Pyongyang, ont rapporté les agences de presse russes. Le chef de l'État russe salue un accord « révolutionnaire » qui prévoit l'assistance mutuelle en cas « d'agression ».


Pyongyang avait déroulé le tapis rouge pour l’accueil du président russe, qui est arrivé avec plusieurs heures de retard . Vladimir Poutine sait se faire désirer.


Après une grande cérémonie sur la place principale de la capitale, le chef de l’État russe et le numéro un nord-coréen ont ensuite « entamé des négociations dans le cadre de leurs délégations », à la résidence officielle Kumsusan, a précisé l’agence RIA Novosti. Ces pourparlers, qui ont duré environ deux heures selon les agences de presse russes, et se sont conclus par un accord de partenariat stratégique. 


Un accord de « défense mutuelle »


La Corée du Nord et la Russie ont signé notamment un accord de défense mutuelle en cas d’« agression », a annoncé le président russe Vladimir Poutine. « Le traité pour un partenariat global signé aujourd’hui prévoit, entre autres, une assistance mutuelle en cas d’agression contre une partie du traité », a déclaré M. Poutine à la presse après avoir signé le document.


« Aujourd'hui, nous luttons ensemble contre les pratiques hégémoniques et néocolonialistes des Etats-Unis et de leurs satellites », a dit Vladimir Poutine, selon les médias russes, lors d'un gala organisé en son honneur à l'occasion de sa visite à Pyongyang. « Il ne fait aucun doute que le traité de partenariat stratégique global [...] garantira de manière fiable l'alliance entre la Corée du Nord et la Russie pendant un siècle et qu'il contribue pleinement au maintien de la paix et de la stabilité dans la région », a de son côté affirmé M. Kim, selon une traduction en russe de ses propos par les agences de presse russes.


Le Kremlin avait indiqué lundi que cet accord de « partenariat stratégique global » refléterait « l’évolution profonde de la situation géopolitique dans le monde », alors que la Russie et la Corée du Nord considèrent tous les deux les États-Unis comme un ennemi existentiel.


Les relations entre la Russie et la Corée du Nord entrent dans une « nouvelle ère de prospérité », a quant à lui assuré Kim Jong-un , en ouverture de ce sommet avec Vladimir Poutine à Pyongyang, en promettant le renforcement de « l’amitié fougueuse » entre les deux pays. « Les relations entre nos pays entrent dans une nouvelle ère de nouvelle et grande prospérité qu’il est impossible de comparer même à celle de la période des relations soviéto-coréennes du siècle dernier », a déclaré le dirigeant nord-coréen, selon ses propos traduits en russe et cités par les agences de presse russes.


La guerre en Ukraine au centre de la rencontre


Assurant « soutenir entièrement » l’opération militaire lancée par la Russie en Ukraine en février 2022, Kim Jong-un a salué la « mission importante et le rôle d’une Russie forte dans le maintien de la stabilité et de l’équilibre dans le monde ».


« Nous apprécions beaucoup votre soutien systématique et permanent de la politique russe, y compris sur le dossier ukrainien », a déclaré Vladirmir Poutine, cité par les agences. M. Poutine, qui a accueilli M. Kim à deux reprises dans l’Extrême-Orient russe, en avril 2019 et en septembre 2023 , a invité le numéro un nord-coréen à venir à Moscou.


Les Occidentaux accusent Kim Jong-un de fournir des armes à son allié historique, la Russie, pour qu’elles soient utilisées en Ukraine , en violation des sanctions imposées aux deux pays, allégations que Moscou et Pyongyang ont officiellement démenties. En mars dernier, Séoul accusait Pyongyang d’avoir fourni quelque 7 000 conteneurs de munitions à la Russie .


Moscou et Pyongyang sont alliés depuis la fin de la guerre de Corée (1950-1953), et se sont rapprochés depuis l’opération militaire russe lancée en Ukraine en 2022.


Un rapprochement inédit entre les deux pays parias qui ont intensifié leurs relations depuis le début de la guerre en Ukraine


- La diplomatie : le régime de Pyongyang veut réduire sa dépendance à la Chine. C'est l'une de ses obsessions depuis la guerre froide... Signer ce partenariat avec Vladimir Poutine, c'est se placer à équidistance entre Moscou et Pékin... Et s'offrir des garanties, comme au mois de mars dernier quand l'ONU a voulu prolonger le suivi des sanctions visant la Corée du Nord... Et que la Russie y a opposé son véto au Conseil de sécurité


- L'économie : d'après le renseignement américain, Kim Jong-un aurait livré plus de 10 000 containers à la Russie depuis le mois d'octobre. En priorité des obus d'artillerie et des missiles balistiques. Mais tout cela a un coût : il n'y a jamais eu autant d'échanges commerciaux entre les deux pays et ils vont s'intensifier. Et les Nord-Coréens sont très heureux de récupérer des devises étrangères.


- La technologie : en échange de son soutien à l'effort de guerre russe, la Corée du Nord a très probablement négocié l'aide de Moscou dans plusieurs domaines sensibles comme la production d'avions de chasse, de missiles anti-aériens et la mise en orbite de satellites... 


Au sud, Séoul a organisé une rencontre avec le ministère des Affaires étrangères chinois. Face au rapprochement entre Moscou et Pyongyang, la Corée du Sud cherche à faire de Pékin une puissance de médiation dans la région.

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