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Canada: fin du projet pilote sur la consommation de certaines drogues dures en Colombie-Britannique

  • Photo du rédacteur: Ludeny Phedjyna Eugene
    Ludeny Phedjyna Eugene
  • 13 mai 2024
  • 2 min de lecture


L’an dernier, la Colombie-Britannique, une province de l’Ouest canadien, prenait la décision de permettre la consommation de certaines drogues dures comme la cocaïne, le crack, les méthamphétamines dans la rue, les hôpitaux, les parcs. Ce projet pilote de trois ans concernait l’usage de petites quantités de drogues. Quinze mois plus tard, les autorités font machine arrière. Elles ont demandé au gouvernement central de criminaliser à nouveau la possession de ces drogues.


Depuis plusieurs mois, la coexistence entre le grand public et les usagers de drogue à Vancouver au Canada et dans les principales villes autour se dégrade. Les gens n’en peuvent plus de voir des SDF se piquer sur les trottoirs des rues commerçantes, sur la plage, dans les parcs ou les terrains de jeux où se retrouvent les enfants. C’est vraiment devenu un enjeu de santé publique. Même les infirmières dans les hôpitaux se plaignent de devoir se protéger des vapeurs de crack que fument les patients.


La grogne des citoyens a touché de plein fouet les élus municipaux qui ont tenté de limiter l’accès des drogues à l’espace public. Sauf que la Cour suprême de Colombie-Britannique a maintenu le projet pilote en permettant l’usage de drogues en petites quantités. Aux yeux des juristes, c’est une façon de protéger les toxicomanes qui risquent moins des surdoses mortelles en se cachant de la police.


Un débat devenu très politique


Le Premier ministre de cette province s’est adressé au gouvernement canadien et à sa ministre de la Santé pour lui demander de criminaliser à nouveau la possession de drogues. Et c’est ce qu’elle a fait il y a quelques jours en autorisant toutefois la consommation de drogues dans les centres d’injection supervisés et les refuges. Cependant, entre-temps, le débat est devenu éminemment politique.


Le chef du Parti conservateur, qui a le vent en poupe dans les sondages, laisse entendre que le Premier ministre Justin Trudeau se moque de la sécurité du public, qu’il fait preuve de laxisme envers les toxicomanes. Il l’a même taxé de « cinglé » durant une période de questions à la Chambre des communes, ce qui a valu à Pierre Poilièvre de se faire expulser du Parlement pendant 24 heures. Toute cette argumentation, basée sur la loi et l’ordre, propulse un peu plus le chef du Parti conservateur en tête dans les intentions de vote des élections qui auront lieu cet automne.


Comment expliquer l’échec du projet pilote ?


Des experts en santé laissent entendre que le gouvernement de cette province n’est pas allé au bout de sa réforme. Autoriser les toxicomanes à consommer leurs drogues sans se retrouver devant la justice ne suffit pas. Il faut aussi les accompagner pour leur offrir des soins de santé afin de leur permettre de sortir de leur dépendance. Mais malheureusement, les moyens mis en place pour y parvenir restent largement insuffisants.


Il faut rappeler que la Colombie-Britannique fait face à une crise sans précédent de la consommation des opioïdes, une drogue très puissante, qui tue sept personnes par jour dans cette province. Les services de santé se retrouvent donc submergés par la demande. Et interdire l’usage de drogues dans l’espace public risque de pas changer grand-chose à la situation.



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