Boeing: les syndicats exigent de participer aux décisions de la direction pour éviter les incidents
- Ludeny Phedjyna Eugene
- 30 juin 2024
- 2 min de lecture

Alors que le constructeur aéronautique américain Boeing est dans la tourmente après une série d'incidents qui ont sérieusement écorné son image, les syndicats mènent une bataille depuis plusieurs mois avec la direction pour entrer dans le conseil d'administration et pouvoir peser davantage dans les décisions. Car selon les syndicats, les incidents seraient en partie dus à la pression que le fabricant a exercée sur ses fournisseurs afin de réduire les coûts et de gonfler les résultats financiers.
L'Association internationale des machinistes et des ouvriers de l'aérospatial est montée au créneau pour réclamer, tout comme le syndicat des ingénieurs, deux sièges au conseil d'administration de Boeing « participer aux changements (...) susceptibles d'affecter le processus de production » des appareils.
Une production dont la fiabilité a été remise en cause par la stratégie du moindre coût de la direction, affirme le syndicat. Selon son président Jon Holden, Boeing a ainsi « détruit la santé » de sa production, mettant ainsi le premier constructeur aéronautique des États-Unis dans la tourmente.
Une réduction des actions de contrôles
Depuis 2012, Boeing aurait passé son temps à mettre sa chaîne d’approvisionnement sous pression en forçant ses fournisseurs à baisser leurs prix. Cherchant à réduire ses actifs, le groupe avait vendu des usines, supprimé des postes importants jugés « redondants », par exemple les contrôles de qualité.
« Nous tenons à cette entreprise et nous avons le droit d'avoir notre mot à dire sur certains changements », estiment les syndicats qui exigent par ailleurs une hausse des salaires de 40 % sur trois ans, ainsi que de meilleurs avantages sociaux comme l'assurance-vie et une retraite décente.
À ce stade, les deux parties n'ont pas trouvé d'entente sur les principaux sujets. Le syndicat compte, pour sortir ce statu quo, « bientôt accroître le nombre de sessions et leur durée ». Et pour faire monter un peu de pression, ses adhérents doivent voter le 17 juillet sur le principe de faire grève, faute d'accord le 12 septembre à minuit, échéance de la convention actuelle, vieille de 16 ans. La dernière grève chez Boeing, qui avait duré 57 jours, remonte à 2008.
Les problèmes de Boeing s'accumulent
Depuis de longs mois, le géant cumule les problèmes de production sur ses trois avions commerciaux actuellement commercialisés : le 737, son avion vedette, le 787 Dreamliner et le 777. Un incident en vol sur un avion d’Alaska Airlines le 5 janvier dernier, a été le scandale de trop. Incident au cours duquel une porte d'un du Boeing 737 MAX 9 s'était détachée en plein vol. Selon les premiers éléments de l'enquête de la NTSB, l'Agence américaine de sécurité des transports, plusieurs boulons censés bloquer la porte de l'appareil étaient manquants.
Boeing s'emploie, depuis lors, à assainir ses processus de fabrication, sous la surveillance rapprochée du régulateur FAA, l'Agence américaine de l'aviation civile. Le constructeur se concentre d'abord sur l'usine du 737 à Renton, près de Seattle.







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