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Argentine: le Sénat donne son feu vert aux réformes de Milei toujours vivement contestées dans la rue

  • Photo du rédacteur: Ludeny Phedjyna Eugene
    Ludeny Phedjyna Eugene
  • 14 juin 2024
  • 2 min de lecture

La réforme de l'État par le président argentin ultra-libéral Javier Milei a franchi une étape clé mercredi au Sénat, qui a approuvé son projet contesté et révisé, après une journée marquée par des émeutes qui ont fait une dizaine de blessés.


« Pour les Argentins qui souffrent, qui attendent, qui ne veulent pas voir leurs enfants quitter le pays (...), mon vote est affirmatif », a déclaré Victoria Villarruel, la présidente du Sénat et également vice-présidente du pays, dont le vote a été déterminant, le parti de Javier Milei ne comptant que sept parlementaires sur 72 au Sénat.


Le texte, encore en discussion au Sénat, doit être approuvé définitivement jeudi matin par la Chambre haute après quelques modifications à la marge. Il retournera ensuite entre les mains de la Chambre des députés qui se prononcera sur son adoption définitive.


Affrontements entre manifestants et forces de l'ordre


En parallèle des discussions au Sénat mercredi, des affrontements entre forces de l'ordre et manifestants anti-Milei ont éclaté à Buenos Aires. Sur les lèvres et sur les banderoles, un seul message : « Non à la ley bases », « Non à la loi fondamentale » de Javier Milei . « Nous allons attendre le vote et nous attendrons tout le temps qu’il faut. S’il faut rester cette nuit, nous resterons bien sûr », confiait à notre correspondante à Buenos Aires, Noémie Lehouelleur un manifestant avant le début du vote. 


La réforme vise une libéralisation à marche forcée de l’économie argentine et une réduction drastique des dépenses de l’État. Fonctionnaires et personnels de l’éducation nationale sont les premiers à s’y opposer. « Si cette loi est votée, il va y avoir encore plus de licenciements. Il faut lutter, pour nos collègues licenciés et pour nous », affirme une manifestante. « Je travaille dans une école publique. Ils nous ont baissé nos salaires, entre 10 à 20% ! », explique une autre. 


Chez les travailleurs du privé, c’est la dérégulation du marché qui fait peur. « On ne veut pas qu’ils vendent le pays, les ressources du pays. S’ils importent de l’extérieur, nous n’aurons plus de production, plus de travail », s'inquiète une femme. « Ils sont en train de tout libéraliser pour que les grandes entreprises affament le peuple et fassent seulement des profits », déplore un homme. 


Au moins 27 personnes arrêtées


Après plus de 11 heures de débats, la loi est passée de justesse, peu après 23h, dans un climat de tension à l’intérieur et à l’extérieur du Congrès. De violents affrontements ont éclaté entre manifestants et forces de l’ordre. Vingt-sept personnes ont été arrêtées. Sept personnes, dont cinq députés d'opposition, ont été soignées à l'hôpital, selon le ministère de la Santé, après avoir été aspergées de gaz lacrymogènes, tandis que des dizaines de personnes ont été prises en charge sur place après avoir inhalé les fumées. Des voitures ont été incendiées et la police a riposté à des jets de projectiles par des tirs tendus de balles en caoutchouc et des lances à eau.


La présidence argentine a dénoncé « les groupes terroristes qui, à l'aide de bâtons, de pierres et même de grenades, ont tenté de perpétrer un coup d'État ».

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