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Proche-Orient: des efforts internationaux avant une riposte annoncée

  • Photo du rédacteur: Ludeny Phedjyna Eugene
    Ludeny Phedjyna Eugene
  • 6 août 2024
  • 3 min de lecture

Après l'assassinat à Téhéran du chef du Hamas palestinien dans une opération attribuée à Israël, et après l'assassinat d'un haut dirigeant du Hezbollah libanais dans une frappe revendiquée par l'État hébreu, une riposte militaire est attendue, de la part de l'Iran et probablement aussi de la part de ses alliés régionaux comme le Hezbollah. De nombreux pays ont appelé leurs ressortissants à quitter le Liban, face au scénario d'une déflagration régionale. Parallèlement, des efforts diplomatiques et des préparatifs militaires internationaux sont en cours. 


Le chef du commandement militaire américain au Moyen-Orient est en Israël ce lundi. Les États-Unis se positionnent militairement face à une riposte iranienne considérée comme imminente.


En avril, dernier lorsque l'Iran avait lancé - pour la première fois - des centaines de missiles et de drones en direction d’Israël , les États-Unis avaient participé à leur interception en vol, en collaboration avec plusieurs pays, dont la France, le Royaume-Uni et la Jordanie.  Le président américain Joe Biden doit discuter ce lundi avec le Conseil de sécurité nationale.

La Jordanie est en première ligne des efforts diplomatiques actuellement déployés. Le royaume est un pays arabe sunnite qui entretient de longue date des relations diplomatiques avec Israël. Alliée des Etats-Unis et des Européens, la Jordanie a dépêché son ministre des Affaires étrangères à Téhéran hier, porteur d'un message du roi Abdallah II au président iranien. Ce dernier, Massoud Pezeshkian, a alors dénoncé l'assassinat de Ismaïl Haniyeh comme « une grave erreur » commise par Israël, affirmant que « cet acte effronté des sionistes ne resterait pas sans réponse », selon Irna. Ce lundi,  « L'Iran a légalement le droit de punir » Israël, a insisté le ministère des Affaires étrangères à Téhéran qui a cependant précisé que Téhéran « entend établir la stabilité dans la région ».


Le souverain jordanien s'est aussi entretenu par téléphone avec le président français Emmanuel Macron. Les deux dirigeants ont appelé à éviter « à tout prix » l'escalade régionale... Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Volker Türk, a exhorté « toutes les parties, ainsi que les États ayant une influence, à agir d'urgence » pour éviter un conflit « plus large » dans la région. Un émissaire russe, l'ex-ministre de la Défense Sergueï Choïgou , est arrivé à Téhéran, au lendemain de la visite du chef de la diplomatie jordanienne.


Des tensions qui sont aussi un sujet d'inquiétude aussi pour les dirigeants du G7 qui dans leur communiqué au lendemain d'une réunion en visio-conférence exhortent « toutes les parties concernées à s'abstenir de perpétuer le cycle destructeur actuel de représailles violentes ». Selon le média américain Axios, M. Blinken a dit à ses homologues du G7 qu'une attaque de l'Iran et du Hezbollah contre Israël pourrait être lancée dans les prochaines 24 heures, donc dès lundi, selon trois sources informées des discussions. Antony Blinken a aussi discuté par téléphone avec le Premier ministre irakien Mohamed Chia al-Soudani, face à la possibilité d'attaques de groupes armés irakiens pro-iraniens.


À Jérusalem, l’ambiance semble détendue, mais en apparence seulement


Les sirènes d’alerte aux roquettes retentissent régulièrement dans le nord ou le sud du pays mais ce n’est pas encore l’opération d’envergure attendue. Dans le centre de Jérusalem les terrasses sont pleines. C'est le cas dans ce café, où Maïa, une jeune guide touristique au chômage sirote tranquillement un latte avec une amie.


La perspective de nouvelles attaques sur Israël, elle n’y pense pas trop, elle s’est habituée. « Ici on est dans un état permanent de peur mais on doit continuer notre vie, confie-t-elle à notre envoyée spéciale Murielle Paradon. Donc on prend notre café, on cherche du travail. On continue de vivre. C’est une sorte de résilience que nous sommes forcés d’avoir »


Avishag, elle, est inquiète. Elle a fait des provisions en cas d’attaques. « On achète de l’eau et à manger. Et je sais que si ça devient dangereux, j’irai peut-être chez mes parents, pour qu’on soit ensemble. J’ai un bébé, je suis seule avec lui depuis un an. Mon mari est parti à l’armée et je suis très inquiète pour lui »


Pour Adam, la quarantaine, c’est le climat général en Israël qui est préoccupant. « Je suis davantage inquiet pour la société israélienne. Les gens perdent vraiment toute capacité d’empathie pour les autres, pour les Palestiniens ou qui que ce soit. Et ça m’effraie beaucoup plus qu’une roquette qui pourrait tomber sur ma maison. »


Pour lui, la guerre entre Israël et Gaza a des conséquences dramatiques immédiates mais elle en aura aussi à long terme

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