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Migrants: une ONG parle d'«état d'urgence» en mer Méditerranée après cinq sauvetages en 24h

  • Photo du rédacteur: Ludeny Phedjyna Eugene
    Ludeny Phedjyna Eugene
  • 12 juil. 2024
  • 3 min de lecture

L'ONG Sea-Eye, qui a enchaîné mardi cinq sauvetages de bateaux de migrants au large des côtes italiennes, alerte sur un « état d'urgence » en mer Méditerranée.


Un « état d'urgence » en mer Méditerranée. C'est ce que dénonce une ONG allemande qui se porte au secours des migrants. Sea-Eye a annoncé mardi 9 juillet avoir secouru des bateaux de migrants cinq fois en 24 heures. Leur navire, le Sea-Eye 4, a répondu aux appels de détresse avec deux autres bateaux de sauvetage entre dimanche et lundi. « Nous avons secouru en tout 231 personnes en détresse, dénombre Konstanze Schön, membre de l'association. Parmi elles, il y avait une femme très enceinte ainsi qu'une mère avec son nouveau-né ».


« Cinq sauvetages en 24 heures. Cela montre l'état d'urgence qui règne actuellement en Méditerranée et combien il est important que nous soyons là pour sauver des vies », a affirmé l'ONG dans un communiqué.


Après en avoir transféré une partie sur un navire des garde-côtes italiens, le navire allemand transportait mardi environ 170 personnes vers le port désigné de Gênes, dans le nord de l’Italie , qui se trouve « à environ 600 milles marins ».


L'ONG dénonce la distance éloignée du port et accuse le gouvernement italien de vouloir empêcher le travail des organisations humanitaires. « En envoyant des navires de sauvetage civils dans des ports éloignés - nous devons compter six jours pour le seul voyage vers et depuis Gênes - nous perdons un temps précieux dans la zone de recherche et de sauvetage, pendant lequel nous ne pouvons pas aider les personnes qui en ont besoin », a déploré le président de Sea-Eye, Gorden Isler. Et d'ajouter : « Cette politique peut avoir des conséquences fatales pour les personnes en quête de protection ».


La loi italienne, une entrave au sauvetage ?

Depuis son arrivée au pouvoir en octobre 2022, la coalition de la Première ministre d'extrême droite Giorgia Meloni cherche à endiguer l'arrivée de bateaux de migrants en Italie en provenance d'Afrique du Nord et elle accuse les navires de sauvetage d'être un « facteur d'attraction », même si en réalité la grande majorité des migrants qui arrivent en Italie sont récupérés par les garde-côtes.

Pour cela, elle a fait voter des lois drastiques à l'encontre des navires humanitaires.


Maintenant, la loi oblige les ONG à se rendre « sans délai » dans un port immédiatement après la fin d'un sauvetage, une politique qui les empêche d'en effectuer plusieurs à la suite. Les ONG estiment que cela viole le droit maritime, qui impose à tout navire de venir en aide à un bateau en détresse. Mais ne pas s'y conformer fait encourir une amende comprise entre 2 000 et 10 000 euros, ainsi qu'une détention administrative de 20 jours et, à terme, la saisie définitive du navire. De nombreux bateaux d'ONG ont été immobilisés - parfois à plusieurs reprises - pour avoir enfreint la loi.


« Nous allons bientôt dépasser les 30 000 morts en Méditerranée »


Les tribunaux italiens ont annulé plusieurs décisions de ce type. Le mois dernier, un tribunal italien a jugé qu'une telle ordonnance visant le Sea-Eye 4 était illégale, mais les tribunaux doivent encore identifier précisément les failles juridiques de cette législation. L'ONG a déclaré mardi avoir été alertée par la ligne d'assistance aux migrants Alarm Phone, mais que « toutes les opérations avaient été coordonnées avec les autorités italiennes ».


« Selon l'Organisation internationale pour les migrations, nous allons bientôt dépasser les 30 000 morts en Méditerranée, se lamente Konstanze Schön. Tous ces chiffres nous attristent beaucoup et prouvent que nous avons un besoin urgent d'un sauvetage en mer organisé au niveau européen ou au niveau d'un État. »

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